Télénautes et mobiles

Analyse des pratiques communicationnelles des adolescents et des jeunes adultes

Juin 2003
Université du Québec à Montréal, Canada

Par Pierre Brouillard (1ère partie), chercheur associé à la Chaire UNESCO-Bell de l’UQAM et Magda Fusaro (2ième partie), titulaire de la Chaire UNESCO-Bell en communication et développement international
Sous la direction de Jean-Paul Lafrance, fondateur du Département de communication, UQAM

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Résumé

Contexte

Avant d’entreprendre cette étude sur le comportement des usagers grand public de l’Internet et de la télévision numérique, nous nous sommes d’abord préoccupés du contexte dans lequel cette évolution prenait pied. Nous avons d’abord investigué le secteur de l’offre afin d’examiner dans quel environnement ces technologies sont réappropriées par le grand public en établissant un rapport entre, d’une part, l’étendue des possibilités et les limites qui fixent la performance des systèmes implantés, et d’autre part, les stratégies de commercialisation pratiquées sur le marché.

Problématique

Les statistiques nous disent que l’ensemble de la population consomme de moins en moins de télévision et de plus en plus d’Internet et de produits multimédias achetés à la pièce. Ce qu’on ignore par ailleurs, c’est comment ces activités se réorganisent autour de l’ordinateur et du téléviseur? Qu’est-ce que ça transforme dans les pratiques quotidiennes? Comment s’effectuent les apprentissages, comment se transmettent les compétences? Quelles sont les répercussions de ce phénomène sur les autres rapports sociaux qui tissent les liens parmi la population? Les répercussions sur les systèmes de valeur, la confiance, la responsabilité, le respect des lois, la propriété intellectuelle, etc. Voilà autant de questions qui ont guidé notre démarche, dans cette auscultation du marché, volet usager grand public.

En revanche, dans le cas des mobiles, les statistiques nous disent que les jeunes l’utilisent de plus en plus. Les efforts consentis par les fournisseurs de services au cours des deux dernières années (2001-2002) commencent donc réellement à porter fruit. Pour preuve, nous observons une augmentation du nombre de jeunes abonnés aux mobiles et surtout une augmentation du nombre de minutes facturées. Pourtant, malgré des stratégies marketing offensives, il apparaît que la segmentation du marché jeunes se fait sur le modèle de la segmentation des marchés affaires, ce qui ne correspond pas toujours aux besoins des jeunes utilisateurs. Ainsi, les contenus disponibles sont la pierre angulaire de l’édifice sur lequel repose un usage croissant et diversifié du mobile. De quelles manières conviendrait-il alors d’établir de nouveaux profils d’utilisateurs ? Comment toucher ces jeunes qui, bien informés grâce à Internet, ne savent pas que l’envoi de messagerie texte (SMS) est désormais disponible ? Comment enfin appréhender l’existence d’une forme de culture mobile et quels en sont les premiers indices?

But de la recherche

Cette recherche se propose d’analyser le secteur de la télévision numérique, d’Internet à haute vitesse et de la téléphonie mobile à partir du point de vue des consommateurs qui s’approprient au quotidien ces nouvelles technologies. Les participants à notre enquête étaient des étudiants de niveau secondaire, collégial et universitaire. Dans une première partie, nous présentons les résultats d’une enquête menée sur les usages de l’ordinateur, d’Internet et de la télévision et la deuxième partie fait état des utilisations du téléphone cellulaire.